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    Leah Palmer, la fille parfaite qui n'a jamais existé

    Leah Palmer, fashionista de haut vol à la vie de jet-setteuse, est suivie par une horde d’admirateurs sur les réseaux sociaux. Pourtant dans la vraie vie, personne ne l’a jamais vue. Et pour cause: Leah Palmer n’existe pas. BuzzFeed News raconte l’incroyable histoire d’une voleuse d’identité qui a réussi à mystifier ses fans, son amoureux et ses amis pendant plusieurs années.

    Leah Palmer était une fille difficile à croiser. Son travail dans la mode et sa vie de jet-setteuse la conduisaient à voyager dans le monde entier. Souvent ravie d’organiser des rendez-vous avec ses amis et ses admirateurs, elle annulait toujours à la dernière minute: elle tombait malade pile au mauvais moment, ou devait gérer une crise familiale.

    «À chaque fois que nous prévoyions une rencontre, elle avait toujours une excuse» raconte Justin, athlète semi-professionnel devenu l’ami, puis l’amoureux de Leah. (Justin n’est pas son vrai nom; il a parlé à BuzzFeed News sous condition d’anonymat).

    «Compte tenu de son apparente carrière dans la mode, elle était censée voyager beaucoup pour le boulot» explique-t-il. «Tout le temps où nous avons été en contact elle jouait un peu sur la corde sensible, parlait de la mort de son frère et de plusieurs autres tragédies familiales. Donc je lui accordais toujours le bénéfice du doute pour nos rendez-vous.»

    Justin et Leah, qui avaient commencé à flirter en juillet 2012, s’écrivaient plusieurs tweets par jour. Ils se parlaient régulièrement au téléphone et par Skype–mais jamais en appel vidéo car la caméra de Leah était toujours en panne. Parfois Leah passait sa mère, Scarlett, à Justin.

    Il sentait, confie-t-il à BuzzFeed News, que quelque chose clochait. «Elle semblait avoir réponse à tout et arrivait plutôt bien à couvrir ses arrières–elle parlait à des amis, il y avait une sonnerie internationale au téléphone lorsqu’elle était à l’étranger, elle était très calée dans son domaine, elle postait des trucs sur les médias sociaux. Mais évidemment le fait qu’on ne puisse jamais fixer un lieu ou une heure pour se rencontrer était un véritable signal d’alarme.»

    De toute évidence les signaux ne devaient pas être assez retentissants. Sonja Polimac, étudiante de 24 ans, commença à sortir avec Justin à l’automne 2012. Leur relation dura quelques mois, sans jamais devenir vraiment sérieuse.

    Pendant qu’ils étaient ensemble elle remarqua qu’une fille, toujours la même–Leah Palmer–ne cessait d’apparaître sur la timeline Twitter de Justin.

    «Lui et moi on s’échangeait des messages sur Twitter–c’était super branché cette année-là, on était dingues des médias sociaux–et je voyais qu’elle aussi lui répondait et qu’elle était sur son feed, je me suis dit OK, de toute évidence il voit quelqu’un d’autre» raconte-elle à BuzzFeed News.

    En remontant le feed Twitter de Leah, Sonja a remarqué qu'elle était souvent mentionnée – comme la «pute» ou la «salope» qui avait volé le mec de Leah.

    «Elle me traitait de pute et disait que j’étais une salope de lui piquer son petit ami, elle se foutait de moi» rapporte-t-elle. «De lire des trucs comme ça, surtout écrits par quelqu’un que vous ne connaissez pas, ça fiche les jetons. J’avais froid dans le dos en les lisant parce que je me disais Tu ne me connais même pas. Pourquoi t’es obsédée à ce point?»

    «À la fin ça devenait tellement violent que je suis allée voir la police pour demander s’ils pouvaient faire quelque chose. Ils ont répondu: “Non, c’est en ligne, ce n’est pas vraiment du harcèlement, il n’y a pas de législation pour ça.”»

    Sonja affronta directement Leah sur Twitter –et cette dernière prétendit que Justin était son petit ami. «C’était bizarre» explique Sonja, «parce qu’il ne m’avait jamais dit qu’il était en couple ou même qu’il voyait quelqu’un d’autre.»

    Et puis, en décembre, Justin quitta Sonja pour une femme qu’il n’avait jamais vue.

    «Je me souviens lui avoir dit à l’époque: “Mais est-ce que tu as déjà rencontré cette fille en vrai?” Il m’a répondu “Ouais ouais bien sûr.” Je ne l’ai pas cru. Mais je crois que c’est le truc quand vous vous engagez dans ce genre de relation en ligne. Il ne voulait pas que ça ait l’air d’être juste une histoire pas sérieuse» estime Sonja.

    «Je lui ai dit: “Tu es sûr qu’elle existe? Tu es sûr qu’il n’y a pas un truc louche chez cette fille?” Il m’a répété la même chose–qu’il l’avait rencontrée dans un bar, qu’ils avaient passé du temps ensemble—il avait tout un baratin.»

    Justin et Leah sont restés en contact pendant des mois. Leurs comptes Twitter respectifs montrent qu’ils se sont envoyé des messages affectueux, dont la fréquence diminue progressivement au fil de l’année 2013. Il lui avoue son amour et lui envoie un message de saint Valentin pour lui dire à quel point il a hâte de la voir bientôt.

    Mais le rendez-vous n’eut jamais lieu. L’attitude de Leah était des plus fantasques; elle «disparaissait plusieurs jours d’affilée» se souvient Justin, et au bout d’un moment Scarlett le contactait pour lui demander s’il avait une idée de l’endroit où se trouvait sa fille.

    Leah prétendait être atteinte de dépression et voulait se soigner, explique Justin. «Comme vous pouvez l’imaginer, quand une personne vous dit ça, votre instinct naturel c’est d’essayer de la soutenir et de l’aider dans la mesure du possible.»

    Début 2014, la relation semblait à bout de course. Ce n’est pourtant qu’un an plus tard, en janvier 2015, que Justin reçut un message via Instagram d’une femme appelée Ruth Palmer. Elle lui disait: «Je ne sais pas à qui tu as parlé tout ce temps, mais je crois qu’il faut que tu m’appelles.» Le message était accompagné d’une photo de Leah–ou de Ruth, plutôt.

    Ruth Palmer, 25 ans, dont le nom d’épouse est Graves, est chargée de compte dans une entreprise internationale. Originaire de Brighton, elle vit aujourd’hui à Dubaï avec son mari. Elle est jolie, heureuse, et a un bon petit réseau d’amis proches. Elle mène le genre de vie que beaucoup lui envieraient. Au moins une personne en tout cas.

    Entre début 2012 et janvier 2015, «Leah Palmer» a volé plus de 900 photos du compte Instagram privé de Ruth et les a postées comme si c’était les siennes. Leah avait une page Facebook, plusieurs comptes Twitter et même un compte Tinder–tous au nom de Leah mais avec des photos de Ruth. Elle passait d’un compte Twitter à l’autre sans prévenir; ceux-ci passaient du mode privé au mode public apparemment de façon aléatoire.

    Ruth n’en a rien su jusqu’à ce soir de janvier où une copine de fac lui a demandé: «Est-ce que tu as vu cette photo sur Instagram? C’est une photo de toi mais la fille est une certaine Leah.»

    Au départ elle ne s’en est pas inquiétée–c’est le genre de choses bizarres qui arrivent sur Internet, s’est-elle dit. Et puis son amie a insisté pour que Ruth y jette un œil quand même. Et elle s’est rendu compte que ce n’était pas juste quelqu’un qui lui avait piqué quelques photos. On lui volait des pans entiers de sa vie.

    Les vrais amis de Ruth étaient intégrés au monde de Leah et apparaissaient dans ses posts. Ses souvenirs, ses photos de vacances marrantes et ses selfies, ses photos tendres avec son mari–toutes faisaient partie du fantasme de Leah. L’une des amies très proches de Ruth était transformée en mère célibataire; les photos de son enfant postées par Leah provenaient d’un compte Instagram inconnu. Le mari de Ruth était toujours présenté comme étant un «ex.»

    Un jour, Ruth posta une photo sur Instagram depuis un bar de Dubaï. Quelques jours plus tard, Leah publiait un post sur son propre passage au même endroit.

    «C’est là que j’ai compris que cette ou ces personnes, qui qu’elles soient, fouillaient absolument tout mon réseau social pour récupérer le plus d’informations possible» raconte Ruth à BuzzFeed News, par téléphone depuis Dubaï.

    «Ça aurait été moins flippant si elle n’avait pas utilisé le vrai nom de mes amis et si elle n’avait pas su où j’allais et ce que je faisais, ainsi que tout ces trucs sur ma famille.»

    «C’était le plus étrange pour moi quelque part. Quand vous postez des trucs sur les réseaux sociaux vous vous doutez un peu que ça ne vous appartient plus; ça tombe dans le domaine public. Je connais des gens à qui c’est arrivé, avec deux ou trois photos, mais jamais à cette échelle.»

    Ruth a demandé à Instagram de clore le compte de Leah, en montrant son passeport pour prouver son identité.

    «Lorsqu’il a été fermé quelques semaines plus tard je me suis dit “Ouf! OK, je peux reprendre ma vie normale”» explique Ruth. «Et puis mes amis m’ont dit “T’as vu, elle a recommencé!”»

    Un autre compte avait surgi, toujours avec les photos de Ruth.

    Là, Ruth se mit à s’inquiéter sérieusement: cela ressemblait de plus en plus à quelqu’un qui serait obsédé par elle et qui ne voudrait plus la lâcher. Elle enquêta pour savoir qui en était à l’origine et réussit à obtenir le numéro de téléphone que Leah donnait aux gens–deux fois quelqu’un décrocha et dit «allô», avant de raccrocher immédiatement. Puis plus personne ne répondit; les numéros de portable que Leah utilisait sont aujourd’hui tous les deux hors service.

    Ruth alla voir la police qui ne put rien faire pour elle car il n’est pas illégal de s’approprier les photos mises en ligne par quelqu’un d’autre–sauf quand il s’agit d’une violation des droits d’auteur. Elle en parla aussi à son vieux journal local, l’Argus de Brighton, pour avertir le public des dangers du vol d’identité sur Internet. Et elle entra en contact avec Justin, via Instagram puis Skype, pour lui raconter la vérité.

    «Je lui ai parlé sur Skype et c’était atroce. Ce pauvre garçon a vu que j’étais avec mon mari et la situation était super bizarre. Très rapidement il a dû quitter Skype et il m’a dit “C’est un peu étrange pour moi.”»

    En repensant à toute cette histoire, Ruth explique: «C’était vraiment intense. C’était quelqu’un qui passait un temps de dingue à vivre toute cette vie en ligne. Il y en a des tonnes et des tonnes. Si ça se trouve j’ai juste gratté la surface des trucs qu’elle a faits.»

    Tout le monde sait que sur Internet il est possible de faire semblant d’être quelqu’un d’autre. Pour beaucoup c’est même une grande partie de son attrait. Une série sur MTV, Catfish, est entièrement basée sur la recherche de gens qui utilisent de fausses identités en ligne pour en inciter d’autres à leur ouvrir leur cœur—ou leur portefeuille.

    Mais le cas de Leah Palmer est extrême–et bizarre–quel que soit le point de vue. Pendant trois ans, cette personne a vécu une fausse double vie en utilisant des photos volées. Elle a amassé des milliers de followers sur les médias sociaux, créé de vraies amitiés et au moins une relation amoureuse.

    Justin n’a pas été un cas unique: plusieurs autres hommes ont eu des contacts à divers degrés avec Leah, notamment un footballeur amateur, un DJ qui se produit dans le monde entier et un ancien participant à l'émission de télé Big Brother, qui ont tous échangé des messages directs, des SMS et parlé au téléphone avec elle. «Je connais un autre type qui devait aussi la rencontrer et à qui elle a plusieurs fois posé un lapin et donné une excuse, comme à moi» raconte Justin.

    Pour entretenir cette illusion, la personne cachée derrière les comptes de Leah n’a pas créé une seule fausse vie mais plusieurs. La mère fictive de Leah, @ScarlettPalmer3, et sa fausse meilleure amie, @KateHarvey89, la «mère célibataire» inspirée de l’une des amies de Ruth, avaient aussi leur compte Twitter.

    Elles partageaient, likaient et commentaient les posts Twitter et les photos Instagram les unes des autres.

    Scarlett se décrivait comme une mère de trois enfants inscrite sur Twitter «pour passer le temps.»

    Scarlett laissait des commentaires encourageants sous les photos Instagram de Leah, comme «C’est maman–tu es aussi belle dehors que dedans» et «J’ai tellement de chance de t’avoir.»

    Le personnage de Leah était censé travailler dans la mode: elle racontait tour à tour avoir un poste chez Harvey Nichols, être assistante chez Marc Jacobs et styliste personnelle de Cheryl Cole. Lorsqu’on épluche les milliers de tweets envoyés et reçus par Leah, on voit clairement que les femmes voulaient lui ressembler et les hommes l’approcher.

    Leah échangeait tous les jours des tweets avec une amie, Tara Kelly (BuzzFeed News a tenté de la contacter à plusieurs reprises pour cet article, en vain). Elles s’envoyaient des lettres et parlaient de se rencontrer un jour.

    Leah avait contacté une blogueuse mode influente basée à Londres pour lui demander conseil et échangeait des messages avec le présentateur télé Dawn O’Porter.

    Tout le monde n’est pourtant pas tombé dans le panneau. Fenton Gee, un DJ britannique, a également commencé à communiquer en ligne avec Leah début 2013. Ils se sont parlés au téléphone de temps en temps, mais il a bien senti que quelque chose n’allait pas.

    Il raconte à BuzzFeed News: «Je l’ai rencontrée pour la première fois en 2012, après le Wireless Festival O2, je venais juste de devenir célibataire. Apparemment elle vivait près de chez moi (à Londres) mais elle ne voulait jamais qu’on se voie –elle était sans arrêt en déplacement, vu qu’elle travaillait dans la mode.»

    «Un jour il y a eu un délire, comme quoi elle était à l’hôpital à Brighton. J’ai demandé à quelqu’un de vérifier et personne n’avait été hospitalisé sous ce nom.»

    Prises de soupçons, certaines personnes décidèrent de découvrir la véritable identité de Leah. L’une d’entre elles était Sonja Polimac–la femme que Justin avait laissé tomber pour Leah–qui demanda l'aide d'une amie, Charlotte Fletcher, pour l’aider. Elles ne tardèrent pas à déceler des incohérences sur son compte Instagram: certaines photos, prises sous le niveau du cou, dévoilaient des tatouages que Ruth ne possède pas. Et sur les selfies pris dans la baignoire, la longueur des orteils de Leah ne cessait de changer d’un cliché à l’autre.

    «Des choses comme les mains, les ongles et la corpulence et tous ces trucs changeaient d’une photo à l’autre. Ça me paraissait complètement dingue que les gens ne s’en aperçoivent pas» s’étonne encore Sonja. «Mais j’imagine que quand vous êtes impliqué affectivement, et que vous pensez que cette personne est votre meilleure amie ou votre petite amie, alors vous ne voulez pas voir ce qui est juste sous votre nez»

    Mais la question reste en suspens: qui est Leah Palmer?

    La plupart de ceux qui jouent un rôle dans cette histoire supposent qu’il s’agit d’une jeune femme, peut-être quelqu’un qui «vénère» Ruth comme une héroïne et voudrait lui ressembler. Ruth se rend bien compte de l’ironie de la chose: la personne qui l’incarne et qui veut tellement être comme elle avait beaucoup plus de followers en ligne qu’elle! «Mais oui, elle avait beaucoup plus d’amis que moi! Elle en avait à peu près deux mille sur Twitter et je ne sais pas trop quoi en penser. Mais si vous ne choisissez pas d’en rire ça peut vraiment vous déprimer.»

    Là où tout le monde est d’accord, c’est pour dire que celui ou celle qui se cache derrière ces faux comptes a de sérieux problèmes psychologiques. Leah racontait à ses amis en ligne et à ses followers qu’elle avait été hospitalisée, et à Justin que son frère était mort.

    Au cours de l’année 2013, Leah envoya un texto à une blogueuse mode réputée pour lui parler de sa dépression, après l’avoir contactée au départ pour lui demander des conseils sur sa carrière dans la mode.

    La blogueuse, qui préfère rester anonyme, raconte: «Elle a commencé à m’envoyer des textos et puis à me dire “Je suis super déprimée parce que mon petit ami est loin.” Pourquoi aller raconter à une parfaite inconnue vos problèmes dépressifs et que vous conduisez pendant des heures en pleurant?»

    La conclusion la plus évidente est que la coupable est une amie de Ruth, ou en tout cas qu’elle évolue dans son cercle de connaissances. Ses comptes de réseaux sociaux sont privés et l’ont quasiment toujours été, sauf lorsqu’elle s’est inscrite sur Facebook à 18 ans. Mais Ruth est catégorique; aucun de ses amis n’est capable de lui faire une chose pareille. «Les gens me disent: ça doit être quelqu’un que tu connais» explique-t-elle. «Mais je ne connais personne qui ait autant de temps à perdre.»

    Et puis il y a le mystère Scarlett, la mère de Leah. Apparemment, leurs voix au téléphone étaient clairement différentes: Leah avait-elle une complice?

    Les comptes de Leah ont été suspendus, fermés ou restent privés. BuzzFeed News a dû reconstituer la plus grande partie de sa présence en ligne à partir de diverses traces et de fragments. Mais sa véritable identité reste inconnue: même en recrutant un hacker lié au collectifs de pirates militants Anonymous, Sonja et Charlotte n’ont pas réussi à l’identifier.

    Le chapitre n’est peut-être pas tout à fait clos. Ruth s’affirme prête à «parier de l’argent» qu’il y a encore quelque part de faux comptes qui utilisent son image. Quoi qu’il en soit, cette affaire d’usurpation d’identité en ligne, ou catfishing, n’est qu’un exemple extrême d’une pratique bien plus répandue qu’on ne l’imagine. Beaucoup des personnes contactées par BuzzFeed News et qui ont essayé de retrouver Leah Palmer avouent avoir un jour ou l’autre créé un faux compte sur les médias sociaux, en utilisant des photos qui n’étaient pas les leurs, par ennui quand ils étaient ados, par curiosité ou par futilité.

    Le DJ Fenton Gee a une vision désabusée des gens qui prétendent être quelqu’un d’autre en ligne: «C’est peut-être un genre de déformation professionnelle, mais je ne crois jamais que les gens existent vraiment tant que je ne les ai pas rencontrés. Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive–elle doit être la troisième ou la quatrième à me faire ça.»

    Ce qui ne répond pas à la question de savoir ce qu’il advient des victimes–celles qui se font avoir et celles dont on vole l’identité.

    «Des gens m’ont dit que c’était de ma faute puisque j’avais posté ces photos» déplore Ruth. «C’est peut-être vrai. Mais est-ce que ces réseaux sociaux ne sont justement pas là pour ça? Est-ce qu’ils ne devraient pas s’assurer qu’on puisse le faire en toute sécurité?»

    «J’ai bien capté que quand on mettait des trucs dans le domaine public, ils ne nous appartenaient plus; ça je l’ai bien compris. Mais pourquoi est-ce que quand on les met là on doit avoir peur que quelqu’un les prenne et les utilise pour faire ci ou ça ou je ne sais quoi encore?»

    Peut-être la vraie leçon à tirer est-elle la plus simple de toutes. Comme Justin, nous avons tous tendance à voir ce que nous avons envie de voir, et à croire ce que nous avons envie de croire. Surtout quand le tout est accompagné d’un joli minois.

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    Cet article a été traduit de l’anglais par Bérengère Viennot.