Aller directement au contenu

    Sur Instagram, ces photographes montrent le Congo sous un autre jour

    Ces femmes montrent les Congolais au quotidien.

    Si vous ne connaissez pas Ley Uwera, vous ratez vraiment quelque chose.

    Elle et Esther Nsapu, également originaire de l'Est du Congo, sont deux des photographes de la région les plus actifs sur Instagram. Leurs photos sont parfaites, mais les histoires qu'elles racontent vont bien au-delà de ce que l'on voit de l'extérieur.

    Ley Uwera et Esther Nsapu utilisent toutes deux Instagram pour raconter des histoires qui vont au-delà des récits habituels.

    Ley Uwera travaillait au départ comme journaliste, adorant la radio depuis son plus jeune âge. Puis, en 2012, un ami lui a donné un appareil photo Sony et elle s'est rapidement mise à expérimenter sur Instagram.

    «Je veux montrer une autre image du Nord-Kivu (une province de l'Est) car beaucoup de gens ont dans l'idée qu'au Nord-Kivu, il n'y a que la guerre et les combats», raconte-t-elle à BuzzFeed News dans sa ville, Goma, la capitale de la province.

    Esther Nsapu est journaliste au Global Press Institute. Elle prend des photos depuis 2013, mais elle cherchait un endroit où partager davantage que ce qu'elle filmait pour ses reportages. C'est alors qu'elle a découvert Instagram l'année dernière.

    Ley Uwera et Esther Nsapu doivent naviguer entre des situations politiques difficiles, qui peuvent sembler presque insurmontables par moments, pour faire leur travail.

    Toutes les deux ont du succès car elles savent comment gérer ces défis –et regarder au-delà pour se concentrer sur les personnes et les lieux que les politiques négligent.

    Elles disent que la plus grande barrière est d'obtenir les contacts et les accès pour travailler en sécurité. De nombreux lieux publics tels que les ports, les banques, les zones frontalières et les bâtiments gouvernementaux sont interdits aux photographes pour des raisons de sécurité. Dans la capitale, Kinshasa, la police arrête rapidement les gens en train de prendre des photos, même s'ils ont une autorisation. Dans un pays criblé de pauvreté, les passants demandent souvent de l'argent pour se faire prendre en photo.

    «Il y a très peu de gens qui prennent des photos ici, dit Esther Nsapu à Goma. Il y en a très peu qui représentent notre ville [Goma].»

    Ce n'est également pas facile d'être une femme au Congo, où les agressions sexuelles et les viols sont des tactiques de guerre affreusement courantes.

    Esther Nsapu dit que certaines sources ont refusé de lui parler car elle est une femme. Mais d'un autre côté, elles ont un accès unique aux espaces de vie quotidienne des femmes.

    Ley Uwera explique qu’elle s’efforce de développer tout d’abord des contacts dans l’Est du pays, où elle travaille, et avec le temps, elle a la possibilité de voyager plus librement et de gagner la confiance des gens. Travailler avec les ONG et les médias lui donne également accès à certains lieux.

    Vous pouvez voir les œuvres de Ley Uwera et d'Esther Nsapu sur Instagram.

    Ce reportage a bénéficié du soutien de l'International Women's Media Foundation.