En avril dernier, l'artiste franco-tunisien eL Seed a décidé de transformer l'un des quartiers les plus pauvres du Caire grâce à sa vision unique du graffiti.
La communauté copte de Zaraeeb –un quartier du Caire– a été baptisée «zabaleen», soit «les gens poubelles», par les autres résidents car ils travaillent comme collecteurs d'ordures, qu'ils ramènent ensuite chez eux afin de les réutiliser.
«Je voulais créer une œuvre d'art à Zaraeeb afin d'embellir cet endroit que je trouvais sale et pauvre», a-t-il dit à BuzzFeed News. «C'était une façon de montrer que si vous voulez voir quelque chose de la bonne façon, vous devez changer la façon dont vous la regardez.»
Après quasiment une année de planification, eL Seed et une équipe de 20 personnes, principalement locales, ont créé une fresque s'étendant sur 50 bâtiments.
Cette opération a été menée secrètement, afin de protéger les locaux et de s'assurer que le gouvernement ne pourrait pas mettre un terme au projet. L'accord a été donné par un prêtre local.
Au total, il a fallu trois semaines pour que le groupe, qui a souvent travaillé pendant de longues journées, termine ce qu'il appelle le «calligraffiti» –un mélange d'écriture arabe complexe et d'art de rue.
Le message fini est le suivant: «Si une personne veut voir la lumière du soleil, elle doit s'essuyer les yeux.»
eL Seed a dit que l'impact de la fresque, qui restera aussi longtemps que la communauté le permettra, était tangible.
«Au-delà du défi artistique, tout ce projet était surtout une expérience humaine incroyable. La communauté a accueilli mon équipe et moi-même comme si nous étions de la famille», a-t-il dit. «Ça m'a ému de voir des gens pleurer lorsque nous sommes partis.»
