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    Le scandale politique le plus bizarre de 2016 a lieu en Corée du Sud

    Le scandale politique du moment à Séoul est d'une bizarrerie presque imbattable: on y trouve une conspiration de fées, un homme qui se fait appeler le «futur bouddha», des chevaux dansants et des millions de dollars détournés par népotisme.

    Bon, 2016 était déjà une année pourrie et complètement bizarre, mais là elle s'est surpassée: on ne peut pas faire pire que le scandale présidentiel que connaît en ce moment la Corée du Sud.

    CE SCANDALE A TOUT CE QU'IL FAUT:

    Pour vraiment comprendre le contexte, il faut revenir aux années 70, quand Park Chung-hee était à la tête de la junte militaire au pouvoir en Corée du Sud.

    Quand Park Chung-hee était au pouvoir, il était proche d'un homme nommé Choi Tae-min.

    Passons à 2013: Park Geun-hye est sortie de l'ombre de son père et est élue présidente de Corée du Sud. Tout bien considéré, elle était assez populaire à l'époque.

    Mais voilà, la fille de Choi Tae-min, Choi Soon-sil, conseillait secrètement Park Geun-hye depuis le début... ce que le peuple coréen ignorait.

    En réalité, Choi Soon-sil est toujours la confidente de la présidente. Elle aurait retouché plusieurs discours importants, notamment un qui expliquait les projets de Park Geun-hye en vue d'une éventuelle réunification des deux Corée.

    Ces dernières semaines, les députés de l'opposition ont commencé à attaquer Park Geun-hye (dont le mandat dure encore un an) à cause de ses liens avec Choi Soon-sil. Cette dernière aurait profité de sa relation privilégiée avec la présidente pour s'enrichir.

    On présume qu'une partie de l'argent destinée aux fondations a en réalité été utilisé pour payer les cours d'équitation de la fille de Choi Soon-sil, Chung Yoo-ra.

    Choi Soon-sil a aussi été accusée de faire partie d'une cabale de conseillers officieux de Park Geun-hye surnommée «Les Huit Fées», car un peu de misogynie en plus ne fait jamais de mal.

    Mardi 25 octobre, Park Geun-hye a présenté publiquement ses excuses devant la nation pour avoir laissé Choi Soon-sil modifier plusieurs de ses discours avant qu'elle ne les prononce, mais sans évoquer les accusations de corruption.

    Et donc, ce samedi, elle a renvoyé dix de ses assistants les plus proches, notamment son responsable du personnel, mais pas ses conseillers en sécurité intérieure, dans un effort pour apaiser les protestations.

    Ni les excuses publiques ni les licenciements n'ont empêché des milliers de personnes de descendre dans les rues le samedi 29 octobre, pour demander la démission de la présidente.

    Puis, les choses sont devenues encore plus folles quand Choi Soon-sil s'est finalement rendue à la police ce lundi. «Je vous prie de me pardonner, a-t-elle dit aux journalistes regroupés autour d'elle. J'ai fait des choses mauvaises, pour lesquelles je mérite de mourir».

    Et cela n'a pas suffi à apaiser les esprits, puisque mardi 1er novembre, un homme d'une commune rurale de Corée du Sud a FONCÉ EN PELLETEUSE dans les portes du bureau du procureur dans le but de tuer Choi Soon-sil.

    Le taux de popularité de Park Geun-hye s'est effondré ces dernières semaines, et cela pourrait bien être la fin de sa carrière politique. En attendant, on attend juste de voir si d'autres éléments étranges vont venir pimenter ce scandale.