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    Comment vivre lorsque sa fille a été kidnappée par Boko Haram

    Lorsque Boko Haram a kidnappé 276 écolières au Nigeria, leurs familles ont appelé le monde entier à se mobiliser pour le retour de leurs filles. Deux ans après, ces parents désemparés vivent dans l’espoir de les revoir un jour, mais aussi dans la crainte de retrouver des enfants passés par le lavage de cerveau de la secte islamiste. Un reportage de Monica Mark, à Abuja.

    ABUJA, Nigeria — «Une de nos filles va peut-être revenir.»

    C’était un soir de printemps ordinaire à Abuja, quand un SMS alluma l’écran du téléphone d’Esther Yakubu. Soudain pleine d’espoir, la mère de six enfants fut aussitôt envahie par la peur.

    Comme à chaque message de ce genre, les possibilités se bousculaient dans sa tête. Entendrait-elle à nouveau, après deux longues années, la voix de sa fille disparue? Dorcas allait-elle reprendre sa place d’aînée parmi ses cinq frères et sœurs? Était-ce la fin des nuits blanches à se demander ce que pouvait bien subir sa fille, aux mains d’une secte qui brûle vifs des écoliers?

    Ce vendredi-là, le 25 mars dernier, le texto a circulé parmi les membres des «familles Chibok», du nom de cette ville située dans le Nord-Est du Nigeria où 276 écolières ont été kidnappées par la secte islamiste Boko Haram voici deux ans. Le message envoyé mentionnait également l’arrestation de deux jeunes femmes kamikazes à Limani, au Cameroun, un bourg frontalier du Nigeria.

    Plus tôt dans la journée, des bénévoles qui surveillaient le marché avaient remarqué une jeune fille qui boîtait, accompagnée d’une femme plus âgée, a indiqué un colonel camerounais à BuzzFeed. Ils ont interpellé la fillette dont le corps, bardé d’explosifs, présentait des traces de coups. «Elles étaient droguées. La petite, surtout», raconte le militaire. «On ignore si elle a vraiment compris ce qu’ils l’ont envoyée faire.»

    Puis vint la nouvelle que les familles de Chibok n’attendaient plus: la fillette a affirmé faire partie des écolières enlevées. L’annonce s’est répandue comme une traînée de poudre dans la ville, une lueur d’espoir éclairant téléphone sur téléphone.

    Comme à chaque fois, les familles multiplièrent les appels aux journalistes, activistes et toute autre personne susceptible de confirmer la nouvelle, tandis que les quelques habitants avec une connexion internet ratissaient les sites d’information. Fatalement, les contacts les plus recherchés restaient les plus difficiles à joindre: à Abuja, les autorités ne décrochaient pas. Impossible, également, de parler avec les bénévoles qui patrouillent dans les zones reculées du Nigeria, les plus menacées par Boko Haram.

    Depuis deux ans, l’entourage des écolières enlevées balance entre la peur et l’espoir de recevoir des nouvelles, quelles qu’elles soient, de leurs filles. «Il y a eu tellement de retournements, bien sûr qu’on est sceptiques», confie Abana Lawa, dont deux nièces ont été kidnappées.

    Mais à 800km de Chibok, Esther Yakubu, allongée sur son matelas, l’oreille collée à son transistor à piles en attendant que son mari rentre du travail, en avait le cœur net. La pièce avait beau être exiguë, dit-elle, avec la voix faible du présentateur évoquant le sort de la fillette arrêtée, elle se sentait comme «au paradis». «Ça m’a redonné espoir. Je suis convaincue qu’un jour, je pourrai à nouveau serrer ma Dorcas dans mes bras.»

    Malgré ce traumatisme, Esther Yakubu continue de rire, souvent et fort, et de porter des couleurs vives —tout l’opposé de son mari Yakub, un ancien fermier discret qui désormais gagne tout juste de quoi vivre en conduisant son taxi. Le couple a toujours cru à sa bonne étoile: l’hôpital de Chibok où Dorcas a vu le jour n’offrait que des soins médicaux de base et Esther Yakubu parle d’intervention divine pour justifier qu’elle ait survécu à une grossesse compliquée.

    Leurs trois autres filles ont été baptisées en hommage à cette bonne fortune: Happy, Marvelous et Mercy —la cadette qui, à 5 ans, a passé presque la moitié de sa vie à réclamer sa plus grande sœur.

    Trois jours après le fameux SMS, Esther Yakubu gardait toujours espoir. Même après l’annonce faite par les autorités que la jeune kamikaze arrêtée au Cameroun serait âgée de 12 ans tout au plus, c’est-à-dire trop jeune pour avoir été élève dans l’établissement où les écolières de Chibok ont été kidnappées. «Peut-être qu’elle s’est trompée», suggère Esther Yakubu, «peut-être qu’elle n’est pas stable psychologiquement —il ne faut pas oublier qu’elle était partie commettre un attentat-suicide.»

    Les filles de Chibok avaient toutes moins de 20 ans le jour de leur enlèvement. Tout porte à croire que Boko Haram, qui mène depuis sept ans une lutte sans merci pour instaurer un califat islamique dans le pays le plus peuplé d’Afrique, en a fait des esclaves sexuelles, des fantassins ou encore des kamikazes.

    Tandis que des familles à travers le Nigeria réalisaient qu’une des leurs avait peut-être été retrouvée, deux parents de Chibok se préparaient à s’envoler vers le Cameroun —une ONG locale a pris en charge leurs billets. À l’arrivée, ils devront déterminer si la fillette est en effet originaire de Chibok et, le cas échéant, l’identité de ses parents.

    «J’ai le pressentiment qu'il s'agit d'une des nôtres», assurait avec entrain Esther Yakuba.

    Deux ans après l’enlèvement, l’indignation de la communauté internationale s’est tassée et les écolières disparues, symboles autrefois d’une solidarité planétaire, montrent désormais l’impuissance d’un État face à la violence indicible perpétrée au nom d’un islam militant. L’espoir des parents s’est mué en colère devant ce qu’ils considèrent comme tant d’occasions manquées de secourir leurs filles.

    «On n’arrêtait pas de dire [aux autorités] que l’endroit où se trouvaient les filles n’était pas secret», se remémore le proche d’une des écolières enlevées, et qui a participé aux entrevues organisées par les États-Unis et le Royaume-Uni peu après le kidnapping. «Les premières heures qui ont suivi, on savait où elles étaient. On savait que chaque jour qui passait réduisait nos chances de les retrouver», explique un autre parent, qui préfère garder l’anonymat à cause de la pression du gouvernement pour que les proches ne parlent pas aux médias.

    Durant les jours qui suivirent l’enlèvement, il fallut démêler le vrai du faux. L’armée affirma d’abord que toutes les filles avaient été secourues, avant de reconnaître qu’aucune n’avait été retrouvée. Jusqu’à présent, 57 d’entre elles ont réussi à s’enfuir —toutes au cours des deux premiers jours de leur captivité— et depuis, des dizaines de pistes devant conduire aux victimes ont été explorées, en vain.

    «On n’a jamais eu besoin de renseignements sur [l’endroit où elles se trouvaient]. Ce qu’on voulait, c’était de l’aide pour aller les secourir, afin d’éviter les dommages collatéraux», raconte ce père de quatre enfants. Certains parents se demandent encore s’ils auraient pu, à ce moment-là, changer la donne en faisant savoir au monde entier que l’emplacement des écolières était connu.

    Quelques familles avaient, dans un premier temps, espéré un changement de stratégie de la part du gouvernement après l’investiture du président Muhammadu Buhari, en avril 2015. Le révérend Enoch Mark, dont les filles Sarah et Monica ont été enlevées, faisait partie des parents invités au palais présidentiel, à Aso Rock. Ils ont écouté le chef de l’État leur dire qu’il ne pouvait ni confirmer la localisation des filles, ni garantir si elles étaient en vie. Il leur a néanmoins assuré qu’il «(se) couchait tous les soirs et se levait tous les matins en pensant aux filles de Chibok».

    Enoch Mark, pasteur à la voix douce et au penchant pour les métaphores bibliques, a apprécié l’honnêteté du chef de l’État. Mais pour lui, la teneur du message est on ne peut plus clair. «Le gouvernement nous a fait comprendre qu’il n’y avait ni argent, ni aucune assistance possible», conclut l’homme d’Église, dont les économies de la semaine ont servi à payer le bus jusqu’à Aso Rock.

    Comme beaucoup de parents concernés, il se demande parfois si tout le retentissement autour de l’affaire n’aurait pas fini par nuire à leur cause: compte tenu de la couverture médiatique des enlèvements, Boko Haram doit surveiller très étroitement les jeunes filles. Mais elles pourraient également devenir de puissants outils au service de l’idéologie meurtrière de la secte: envoyer l’une d’elles commettre un attentat-suicide serait un moyen de diffuser la propagande psychologique des militants.

    Pour d’autres, l’attente a vu naître une hypothèse tout aussi douloureuse: que leurs filles reviennent en kamikazes lobotomisées. «Nous savons qu’elles côtoient depuis si longtemps Boko Haram qu’elles ne sont plus comme avant», affirme Kawan, l’oncle de deux filles enlevées par les islamistes.

    Ces derniers temps, la petite Mercy Yakubu, 5 ans, pose des questions délicates. Elle veut savoir pourquoi le ciel est bleu, quel est le plus grand pays du monde et si sa plus grande sœur est devenue kamikaze.

    Lorsque Dorcas a disparu, Mercy avait 3 ans. Elle savait seulement que sa grande sœur, qui aimait les nouilles sautées aux œufs, ne rentrait plus à la maison, et que ça coïncidait avec l’apparition de dizaines de soldats au coin des artères poussiéreuses de Chibok. Mercy s’est mise à demander pourquoi ces derniers avaient «volé» Dorcas.

    «Elle ne comprenait pas, elle nous disait souvent "Comment ça se fait que les soldats ont pris Dorcas?"», se souvient sa mère.

    Esther Yakubu ne pouvait compter que sur elle-même pour trouver les mots. Son mari ne supporte plus de parler de Dorcas. «C’est trop dur pour lui», dit-elle.

    Alors, en février dernier, elle s’est assise avec Mercy et lui a raconté que des «méchants» (Boko Haram) avaient enlevé Dorcas et que des «gentils» (les soldats) étaient venus pour les arrêter.

    L’explication était pour Mercy, mais, d’une certaine manière, aussi pour elle-même. Car aucun soldat n’est arrivé quand Dorcas et les autres étaient tenues en joue par Boko Haram. Aucun n’a répondu, cette nuit-là, aux appels de détresse des dizaines de parents concernés. Et ce n’est pas l’armée nigériane mais les hommes de la région, qui ont suivi les ravisseurs jusque dans les zones aux mains des militants, avant de se laisser convaincre par des villageois que leurs machettes ne feraient pas le poids face aux AK-47 des islamistes.

    Il lui a fallu deux ans, mais désormais, Esther Yakubu pense y voir clair: «Nous sommes seuls.»

    Toutes sortes de regrets l’ont gagnée depuis le rapt de sa fille. Avec le recul, elle se demande si la famille n’aurait pas dû quitter Chibok plus tôt. Quand Boko Haram a commencé à cerner la ville, il y a trois ans, ni elle ni son mari n’ont songé à quitter le village qui les a vus naître et le seul endroit où ils aient jamais vécu. Ils étaient heureux, à Chibok. Lui gagnait assez pour subvenir aux besoins de sa famille et envoyer les enfants à l’école et elle s’épanouissait dans son travail de fonctionnaire.

    Aujourd’hui, ce bonheur a le goût de la fatuité. Chibok, comme les autres villages attaqués par Boko Haram, était une cible facile. Une route défoncée mène au poste de police le plus proche, situé à des kilomètres de là, et les voitures sont nombreuses à s’enfoncer dans le sable en approchant du village. Les insurgés pouvaient facilement disparaître sous la canopée des baobabs environnants, où ils avaient établi leurs camps de base. La famille aurait-elle dû prendre la menace plus au sérieux?

    C’est la question qui obsède également Enoch Mark, le pasteur, connu dans la région pour recueillir des orphelins privés de leurs parents par Boko Haram.

    Lui n’est pas né à Chibok, mais s’est senti chez lui dès son installation dans l’église de briques blanches, en janvier 2013. Lorsque Boko Haram a fait irruption dans le village, quelques mois plus tard, les militants ont épargné l’église mais incendié la gendarmerie, symbole de l’autorité gouvernementale qu’ils combattent. «Je prêchais à l’intérieur de l’église quand j’ai entendu des explosions», raconte-t-il. «Dieu m’a épargné.»

    Après l’enlèvement des écolières, il a rendu visite à leurs parents pour tenter de leur apporter un peu de réconfort. Quand plusieurs mères de fillettes kidnappées moururent —d’hypertension, selon les médecins; de chagrin, pour les villageois—, il a continué, en présentant ses condoléances.

    Sept mois jour pour jour après le kidnapping, lorsqu’Enoch Mark réalisa qu’il lui fallait fuir les attaques incessantes de Boko Haram sur son village, il emmena avec lui sept orphelins de la secte.

    Les mois qui suivirent le départ furent particulièrement confus et tandis que la famille cherchait un endroit sûr et un gagne-pain, Mark n’arrivait plus à prêter attention aux autres nouvelles du monde. Mais un jour, il entendit parler du vol 370 de Malaysia Airlines, disparu une nuit de mars 2014, et de ses 238 passagers présumés morts.

    «Je me suis dit que tous ces parents pouvaient comprendre mon traumatisme», nous a-t-il confié à Abuja, où il vit désormais avec sa famille et les sept orphelins qu’il a adoptés. «Aujourd’hui, quand je prie pour que Dieu aide ceux qui partagent ce traumatisme, je pense à eux.»

    Ces jours-ci, il suit d’aussi près que possible ce qui se passe en Malaisie, à plus de 10.000km de la capitale nigériane. Et surtout, il cherche des réponses dans la Bible. Parfois, il craint que l’immensité de son chagrin ne lui fasse perdre de vue Dieu.

    Une nuit, alors qu’il rêvait de sa propre mort, il s’est réveillé en réalisant, terrifié, qu’il aurait souhaité que le songe ne s’arrête pas.

    Enoch Mark a bien conscience de l’ironie qui mâtine certaines de ses pensées. Boko Haram pourrait parfaitement envoyer sa fille, ou une autre, commettre un attentat-suicide contre lui. Ce genre d’idées noires a depuis longtemps cessé d’être une simple métaphore —certains jours, elles parasitent tellement ses pensées qu’il peine à se tirer du lit, dit-il.

    Mais il se force à le faire, car qui d’autre s’occuperait des enfants?

    Cette nuit encore, Esther Yakubu veille près du téléphone. Elle attend ce coup de fil qui lui annoncera, elle le sait, que la fillette détenue au Cameroun est Dorcas. Elle dîne en pensant au festin qu’elle cuisinera pour fêter le retour de sa fille: riz, patate douce et poulet, plantain et surtout, un bouillon de poulet aux nouilles et des œufs brouillés, un plat que sa fille lui préparait si souvent. Elle essaie de ne pas penser à la dernière fois qu’elle a vu Dorcas, à un enterrement pour lequel la fillette a dû quitter son pensionnat.

    Sur son lit, huit jours après avoir entendu les nouvelles à la radio, Esther Yakubu a réuni les quelques photos qu’elle a de sa fille. Des portraits pris par un professionnel: Dorcas à son premier anniversaire; une photo au cadre fleuri de Dorcas à 3 mois; Dorcas portant une tenue violette, sa couleur préférée. Celle du foulard qu’elle porte dans le cliché qui a fait le tour du monde. Mais, sa mère le sait, ces photos ne montrent rien de la personnalité de sa fille.

    Un nouveau jour se lève. Pour la première fois depuis qu’elle a reçu le fameux texto, un mois auparavant, Esther Yakubu semble avoir perdu de sa joie de vivre. «Même si au final, ce n’est pas [Dorcas], c’est toujours bien de revoir une des nôtres», articule-t-elle doucement, «parce qu’elle pourra nous aider à retrouver les autres.»

    Mais comme Enoch Mark, elle ignorait une chose: pour des raisons inconnues, les parents qui devaient se rendre au Cameroun afin d’identifier la fillette n’y sont jamais allés. À la place, on leur a montré des photos et dessus, ils n’ont pas reconnu une des leurs.

    Le pasteur a fini par décrocher à nouveau son téléphone: une connaissance qui travaille sur l’affaire lui a confié que la fillette arrêtée au Cameroun ne savait ni lire, ni écrire. Elle ne pouvait donc pas être une des filles enlevées à Chibok, notamment prises pour cibles par Boko Haram car elles représentaient l’éducation occidentale tant décriée par les militants. Enoch Mark a appelé plusieurs familles pour leur annoncer la nouvelle, qui ont relayé l’information à leur tour, jusqu’à ce qu’elle parvienne aux oreilles d’Esther Yakubu. Elle a cru revivre ce mois de mai 2015, quand les autorités ont affirmé, à tort, avoir secouru les fillettes. Ou juin de l’année précédente, quand leurs parents avaient encore la force de débarquer dans un hôpital où Boko Haram aurait caché les captives. Ou toutes ces autres fois où elle a cru que Dorcas reviendrait, mais qu'elle ne l'a pas fait.

    «Officiellement, nous n’avons aucune nouvelle», leur a dit le révérend.

    Mais, il y a quelques nuits de ça, Enoch Mark a fait un rêve si intense qu’il le considère prémonitoire.

    Dans ce rêve, il y avait sa fille Monica, toute de blanc vêtue.

    «Une échelle montait au paradis et elle en gravissait les marches, une par une. L’échelle ne bougeait pas. Marche par marche, elle montait. Elle me tournait le dos, mais je savais qu’elle allait au paradis.»

    Cette vision l’a apaisé. «J’ai demandé à Dieu de me donner la véritable interprétation de ce rêve, mais jusqu’à présent il ne m’a rien dit, alors j’ai ma propre explication.»

    Sa toute nouvelle assurance lui a permis de balayer les idées noires pour continuer à vivre. Il a plein d’autres choses en tête: «Mon problème, ce sont les plus petits; ils ne font rien parce qu’ils ne peuvent pas aller à l’école.» Le révérend n’a pas les moyens de payer les frais de scolarité annuels, qui s’élèvent à 15.000 nairas (65 euros). Et il y a aussi les deux plus âgés, qui sont à l’université, et dont il faut payer les livres.

    Il garde espoir, cependant. «Il y a quelques temps, on s’est couchés le ventre vide, alors j’ai passé la nuit à prier à genoux. Dans ces cas-là, Dieu envoie toujours quelqu’un pour m’aider.» Un voisin leur a fait parvenir un sac de riz, raconte-t-il.

    «Les gens peuvent être vraiment généreux», dit Mark. «Et en tant qu’homme de Dieu, je ne peux pas perdre espoir.»

    Traduit par Nora Bouazzouni